Un CDI réservé aux travailleurs intérimaires va être créé. Ce nouveau contrat les attachera à l’agence chargée de leur trouver des missions dans les entreprises.
Bien souvent, les missions intérimaires sont très courtes. Or, les contrats de moins de trois mois sont taxés plus lourdement depuis le 1er juillet 2013, une charge supplémentaire de 0,5 à 1,5 point portée sur les cotisations à l’assurance chômage.
Pour échapper à cette pénalité (un surcoût estimé à 200 millions d’euros), les patrons de l’intérim sont parvenus à s’entendre avec plusieurs syndicats, CFDT, CFTC et CFE-CGC, sur la mise en place d’un CDI spécifique qui permettra aux travailleurs employés régulièrement pour certaines missions en entreprise de rester attachés aux agences qui les « placent ».
La CGT et FO pas d’accords
20 000 de ces nouveaux contrats seront signés d’ici 2016 avec « profils les plus recherchés parmi les 2 millions de personnes passant chaque année par l’intérim ». Ce CDI restera donc très rare. Mais, en contrepartie, les agences d’intérim s’engagent à augmenter « la durée d’emploi de certains intérimaires employés en contrat classique » à hauteur de 40 heures annuelles supplémentaires. Qui en bénéficiera ? 80 000 travailleurs embauchés pour 800 heures sur l’année, soit 4 mois.
Les représentants de la CGT et FO n’ont pas signé l’accord portant création de ce CDI intérimaire. Les premiers qualifient ce dispositif de « marché de dupes » car, selon eux, « plus de 20 000 salariés intérimaires travaillent déjà à plein temps». Les seconds évoquent un déséquilibre : un contrat « au rabais » pour les salariés mais « très favorable, en termes de gains financiers, pour les agences d’intérim ».
Ce nouveau système devra être validé par un arrêté ministériel.