Le compte-rendu d’une réunion interne à France Telecom, datant de 2006, soit un an avant la vague de suicides survenue au sein de l’entreprise, accable le dirigeant de l’époque Didier Lombard.
Une très grave crise sociale a frappé l’entreprise France Telecom entre 2008 et 2010 : cette période marquée par de nouvelles méthodes de management et la mise en place du plan NExT prévoyant des transferts de postes et une réduction des effectifs, s’est soldé par 57 suicides de salariés, dont une majorité survenu au sein même de l’entreprise.
Réduire les effectifs sans plan social
Initié en 2006, NExT devait contribuer à redimensionner le groupe en baissant les coûts et regroupant les services : sauf que la mutation a été très mal vécue par le personnel. De leur côté, les syndicats soupçonnait la direction d’exercer une pression hiérarchique telle qu’elle devait inciter une partie des employés à partir.
Le journal Le Parisien vient de publier la copie du compte-rendu d’une réunion organisée avec l’association des cadres de France Telecom à l’époque où NExT entrait dans sa première phase.
Voilà ce que des propos rapportés dans le document font dire au dirigeant de l’époque Didier Lombard : « En 2007 je ferai les départs (22 000, NDLR) d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », une formule qui aurait, à l’initiative d’une secrétaire de l’Asced, été modifiée par la suite en des termes un peu moins violents : « En 2007, je ferai les départs d’une façon ou d’une autre » pouvait-on lire sur l’original de 2006.
Alors que l’enquête judiciaire est toujours en cours, ces documents sont, selon un militant de la CFE-CGC, « la transcription de la violence sociale que nous avons vécue et c’est ça qui est nouveau dans le procédure ».
Rappelons qu’en 2008, les syndicats de France Telecom avaient déposé une plainte contre leur direction et une instruction a été ouverte en 2010 auprès de Pôle de santé Publique du parquet de Paris.