Dans un entretien accordé au Figaro, le patron des patrons juge « catastrophique » l’état de l’économie française et met en doute l’efficacité du Pacte de Responsabilité à rétablir la situation.
Pour ceux qui souhaitaient partir en vacances l’esprit tranquille, dans l’espoir que les mesures lancées ces derniers mois commencent à porter leurs fruits en septembre, ils peuvent d’ores-et-déjà aller se rhabiller. Dans une interview accordée au Figaro, le n°1 du Medef remet assez violemment les pendules à l’heure, jugeant « catastrophique » la situation économique du pays avec une croissance, des investissements et des embauches au point mort.
Simplifier le Code du Travail
Au-delà du constat, dont il faut bien reconnaître qu’il correspond à la cascade de mauvais dont nous abreuve l’Insee depuis des années, Pierre Gattaz va jusqu’à remettre en question l’efficacité du Pacte de Responsabilité qui devrait pourtant permettre d’amorcer une baisse du coût du travail. Selon le président du Medef, ce dispositif a permis de ramener «le noyé sur la plage, mais il reste désormais à le réanimer ».
Pour y parvenir, il demande au gouvernement de « passer à la phase 2 » qui permettra de gagner les confiances des entreprises, mais aussi des « des investisseurs français et étrangers ». Comment ? En annonçant clairement, par exemple, que « la taxe à 75 % sur les très hauts revenus va être abandonnée », en faisant des ouvertures sur le travail dominical et en gelant les seuils sociaux en entreprise, deux mesures sur lesquelles le premier ministre Manuel Valls s’est dit prêt à bouger lors de la dernière conférence sociale sur l’Emploi, début juillet.
Quant au plan d’économies de 50 milliards d’euros destiné à financer les baisses de charges patronales, Pierre Gattaz l’estime « insuffisant pour être compétitif avec nos voisins ». Lors de son Université programmée à la fin du mois d’août, le Medef proposera « douze mesures turbo » aptes à faire redémarrer « rapidement » le marché de l’emploi. Nul doute qu’une simplification du Code du Travail sera remise à l’ordre du jour.