En ces temps de pénurie d’essence et de grèves massives, beaucoup d’entreprises ont été confrontées à des difficultés d’approvisionnement dommageables pour leur activité. Les plus touchées peuvent-elles faire jouer leur assurance ?
D’après les derniers chiffres du gouvernement, près du quart des stations services implantées sur le territoire français sont encore sous-approvisionnées, surtout dans l’ouest et l’Ile-de-France.
Depuis quinze jours, cette pénurie d’essence, qui perdure à la pompe, ralentissent grandement l’activité de certaines entreprises, notamment celles dont l’activité repose sur la logistique et le transport.
Dans plusieurs établissements, les pertes de chiffres d’affaires occasionnées par l’immobilisation des véhicules professionnels, commencent à inquiéter dirigeants, fournisseurs et salariés.
Dans ce cas de figure précis (pénurie de carburant générée par une grève), quels éléments sont susceptibles d’être pris en charge par l’assurance à laquelle a souscrit l’entrepreneur, et qui relèvent de la perte d’exploitation ?
2. Multirisques
Très souvent, les faits de grève et leurs conséquences financières sur l’activité des entreprises ne sont pas pris en compte dans les contrats d’assurance, en raison de leur prévisibilité.
Même les contrats d’assurance multirisques, qui comportent une garantie perte d’exploitation, se limitent à la prise en charge des dommages matériels occasionnés par un sinistre (dégâts des eaux, incendie) ou une catastrophe naturelle (tempête, inondation).
Pour faire clair, une perte de chiffre d’affaires consécutive aux blocages des stations de carburant n’est, à moins que la compagnie d’assurance ne consente à faire un geste, n’est pas couverte.
A titre d’information, la Caisse d’assurance mutuelle des entreprises industrielles et commerciales (Cameic) avait lancé dans les années 2000 une assurance tout risque couvrant les pertes d’exploitation et de résultat en cas de grève.