Un rapport remis à la nouvelle ministre du Travail Myriam El-Khomri préconise l’instauration d’un « devoir de déconnexion » pour permettre aux salariés quotidiennement soumis aux sollicitions des nouvelles technologies, de décrocher.
L’avènement des outils numériques a changé l’organisation du travail dans beaucoup d’entreprises, modifié les modes de communication et brisé, dans certains cas, les règles qui balisaient la durée effective du travail consacré aux impératifs professionnels. Dans les entreprises d’aujourd’hui, le salarié ou le cadre sont joignables en permanence grâce à leur smartphones, les mails tombent à n’importe quelle heure, tôt le matin, tard dans la soirée, et la gestion des réseaux sociaux, couplée à la veille numérique, suppose un temps de présence quasi-permanent.
Encadrer le forfait-jour
Dans un rapport commandé par le ministère du Travail, le DRH d’Orange Bruno Mettling se propose de faire évoluer le droit du travail afin de l’adapter à ces nouvelles normes technologiques : « La durée du travail n’est plus un outil suffisant pour appréhender la contribution de tous les salariés » explique-t-il, ajoutant qu’un employé qui ne s’est pas connecté en dehors des horaires professionnels ne doit pas faire l’objet de reproches. C’est pourquoi il préconise l’instauration non pas d’un droit, mais d’un « devoir de déconnexion ».
Il aborde également la question du télétravail, aujourd’hui facilité par internet. Plus de 16% des salariés sont aujourd’hui concernés par ce travail à distance peu réglementé par la législation. Pour Bruno Mettling, ce type d’organisation est « un enjeu pour la réussite de la transformation numérique » mais il d’en définir et « diffuser les bonnes pratiques » afin de prévenir les risques d’isolement du salarié à domicile.
Le rapport juge souhaitable une sécurisation du forfait jour, un nouveau mode de comptabilisation du temps de travail qui s’applique aux salariés « autonomes », en contrepartie de RTT supplémentaires.