La mort subite foudroie chaque année 40 000 adultes en France. De plus en plus, les lieux publics sont équipés de défibrillateurs cardiaques dont l’utilisation, combinée aux gestes de premiers secours, permet de sauver des vies. Le jour où ces appareils côtoieront les extincteurs, obligatoires en entreprises n’est peut-être pas si loin que ça.
Actuellement, rien n’oblige (encore ?) le chef d’entreprise à installer dans ses locaux un défibrillateur cardiaque. Sachant qu’il a malgré tout l’obligation d’équiper les lieux de travail d’un matériel de premiers secours adapté à la nature des risques et facilement accessible et étant donné l’ampleur du phénomène de mort subite (*) : plus de 40 000 adultes en France en sont victimes chaque année, acquérir un tel matériel présente un intérêt incontestable.
Depuis 2007 et la publication d’un décret qui rend autorise l’utilisation du défibrillateur automatique et semi-automatique par des personnes non médecins, l’appareil équipe de plus en plus de lieux publics et de nombreuses entreprises ont également franchi le pas.
On retiendra notamment les initiatives de :
– Peugeot, Michelin, EDF qui en ont équipé leurs locaux
– de Carrefour ou d’Intermarché qui en ont installés dans leurs magasins
– ou encore d’Accor : 1500 appareils ont été répartis dans les différents hôtels du groupe
La fédération française de cardiologie met gratuitement à la disposition des chefs d’entreprise qui le souhaite un guide pour les aider à mener à bien leur projet d’installation de défibrillateur, d’information ou de formation de leurs salariés (disponible sur demande sur le site de la FFC).
(*) Un trouble du rythme cardiaque entraîne une perte de connaissance et un arrêt de la respiration. Le cœur peur repartir si on agit vite. Les 3 gestes qui sauvent sont : appeler le Samu (15), réaliser un massage cardiaque (intérêt d’une formation aux 1er secours) et utiliser un défibrillateur dont le choc électrique permet de rétablir les battements cardiaques.
2. Les raisons de s’équiper, l’intérêt de la formation
L’acquisition d’un défibrillateur revient à approximativement 1500€ et s’accompagne d’obligation d’entretien (contrôle des batteries et des électrodes) qu’assure généralement les fournisseurs (signature d’un contrat de service).
Le chef d’entreprise peut discuter avec les représentants du personnel et de la médecine du travail de l’opportunité d’un tel achat. Certains éléments font pencher en la faveur de l’équipement : entreprises particulièrement fréquentée (salariés, clients), le nombre d’employé de 50 ans et plus, l’éloignement des centres de secours, les conditions de travail (effort physiques important, ambiance thermique inhabituelle, risque de noyade ou d’électrocution…)
L’installation d’un défibrillateur dans l’entreprise ne remplace pas la formation des salariés aux gestes de premiers secours qui restent la meilleure chance de sauver des vies.
Certaines entreprises, non concernées par l’obligation de formation aux premiers secours que prévoie le code du travail (pour les chantiers ou les ateliers où sont accomplis des travaux dangereux) en ont bien compris l’intérêt. Le réseau des stations services BP forme ainsi son personnel aux gestes qui sauvent depuis plus de 6 ans (en partenariat avec la Croix Rouge).