Cette semaine, le Medef va publier des pistes de réformes visant à assouplir les conditions d’embauches dans les entreprises. Des mesures qui, selon le patronat, permettraient, de créer un million d’emplois.
Au Medef, rien de nouveau ? Les mesures que l’organisation patronale a égrainées dans son plan d’urgence pour relancer l’emploi, ne sont rien moins que les recettes miracles invoquées depuis trente ans par le patronat. Assouplissement des règles, baisses fiscales, formation…tout y est. Pour Pierre Gattaz, il suffirait d’appliquer ces préconisations pour débloquer un réservoir d’un million d’emploi sur le marché du travail. Le débat est ouvert.
1. Le Smic-jeunes. Potentiel : 50 à 100 000 emplois
Edouard Balladur avait tenté d’en introduire un en 1993. La rue s’y était opposée. Dominique de Villepin avait tenté une resucée dix ans plus tard avec le Contrat première Embauche (CPE). Nouvel échec magistral. Mais le patronat ne désarme pas. Il estime qu’après cinq ans de crise, les esprits sont peut-être mûrs. Il s’agirait d’instaurer un smic allégé pour les publics les moins qualifiés. Ce salaire de misère serait compensé par des aides sociales.
2. La fin des 35 heures. Potentiel : 50 à 100 000 emplois
En clair le patronat réclame la possibilité de négocier le temps de travail en interne par le biais d’accords de compétitivité ou de croissance. Ce type de procédure existe déjà pour les entreprises en difficulté. L’idée du Medef, c’est de l’étendre à toutes les entreprises afin de leur permettre de baisser les salaires et, si besoin est, de moduler la durée de travail, le temps de remplir un objectif de croissance ou de développement.
3. Le travail dominical. Potentiel : 300 000 emplois
C’est un vieux serpent de mer. L’actuel gouvernement a promis de simplifier et d’élargir l’actuel dispositif qui permet à certaines filières, mais sous certaines conditions, d’ouvrir le dimanche. C’est le cas des commerces alimentaires, mais aussi des enseignes de bricolage. Pour le Medef, l’enjeu économique vise à autoriser les commerces à ouvrir le soir et le dimanche pour booster le secteur du tourisme (entre 50 000 et 200 000 emplois), mais aussi le commerce et distribution (entre 40.000 et 100 000)
4. Un CDI plus souple.
Là aussi, le Medef souhaite étendre, voire généraliser un contrat d etravail qui existe déjà : le contrat de projet. Juridiquement, c’est un Contrat à Durée Indéterminée (CDI) mais qui prend fin lorsque que le chantier est terminé. Dans les autres secteurs, il pourrait s’agir d’un contrat de croissance conditionné à la réussite de plusieurs objectifs.
5. Baisse des charges
En gros, le Medef souhaite la poursuite du Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi, mais sous une forme plus simple qui se traduirait directement (et rapidement) par des baisses de charges patronales. Il souhaite également la suppression de la taxe sur les salaires qui pèsent sur les entreprises non soumises à la TVA, comme les banques, les assurances, les sociétés d’investissement immobilières, et certaines professions libérales. Il demande aussi la suspension de la taxe sur les transactions financières.
6. Supprimer des jours fériés
Pour augmenter le temps de travail, le Medef demande la suppression de deux jours fériés (sur onze). Cette seule mesure suffirait à générer un 1% de croissance économique et créer 100 000 emplois, assure le Medef.