C’est la menace brandie par François Hollande pour éteindre les polémiques nées des rémunérations mirobolantes octroyées aux PD-G de Renault et PSA.
Peut-on réguler les excès du libéralisme par la Loi ? A un an de l’élection présidentielle, François Hollande reprend des accents de gauche et laisse entendre que l’Etat pourrait contraindre les grands groupes à prendre en compte l’avis de leurs assemblées d’actionnaires sur le niveau de rémunération de leurs dirigeants.
Cette menace fait suite aux polémiques suscitées par l’enveloppe incroyable (7 millions d’euros) accordée au PDG de Renault, Carlos Ghosn, malgré l’opposition de l’assemblée général des actionnaires fin avril. Un mois plus tôt, on apprenait que son homologue de PSA Carlos Tavares avait doublé son salaire à 5,24 millions d’euros en 2015.
Rappelons que depuis 2013, la règle du « say on pay » prévaut dans les grandes entreprises afin de permettre aux actionnaires, réunis en assemblée générale, de donner leur avis sur le niveau de rémunération des PDG. Mais cet avis, purement consultatif, n’a rien de contraignant : à preuve, le conseil d’administration de Renault avait balayé d’un revers de main le veto émis à 54,12% par ses sociétaires.
Sur Europe 1, le président de la République François Hollande a exhorté le patronat et les employeurs à faire preuve de « morale » sous peine de se voir imposer une contrainte par la Loi « pour des règles plus simples, plus claires ».
Dans l’édition des Echos du mardi 17 mai, le directeur de l’Agence des participations de l’État (APE) Martin Vial reconnaissait, dans le cas de Renault « nous touchons aux limites du ‘say on pay’, car les actionnaires émettent un avis uniquement consultatif et ex post ».