Sur les sept dernières années, les conditions de travail des salariés s’est de nouveau dégradée, indique une étude du Ministère du Travail. Une tendance de fond amorcée dans les années 1980.
La technologie n’a pas que du bon. Selon une étude publiée ce mardi sur le site du Ministère du Travail, l’usage de l’informatique qui s’est généralisé dans tous les secteurs d’activité (71% des salariés en 2013, contre 60% en 2005 et 50% en 1998), y compris dans le commerce, a réduit la pénibilité de certaines tâches mais a développé d’autres contraintes, plus sournoises. L’étude cible les effets pervers engendrés par l’utilisation des ordinateurs fixes et portables, téléphones mobiles et autres messageries professionnelles qui pèsent sur le quotidien des salariés (cadres surtout), les tiennent sur le qui-vive en permanence et les empêchent de se déconnecter.
Insécurité de l’emploi
Mais d’autres paramètres impactent le quotidien des travailleurs. La DARES, office des statistiques du Ministère, constate ainsi, sur la période 2005-2008, « une reprise des changements organisationnels et un accroissement des contraintes de rythme de travail ». Une dégradation générale à laquelle est venue se greffer « une plus grande insécurité de l’emploi » et la multiplication « des situations de tension » au sein d’effectifs réorganisés ou diminués.
Sur les trente dernières années, la part des salariés ayant subi une dégradation de conditions professionnelles est passée de 5,8% à 35%. Elle concerne ces personnels dont le rythme de travail a subi trois types de contraintes : des délais de plus en plus court, un contrôle de leur productivité (par un système informatique notamment et l’impression de ne plus être mesure de quitter son travail des yeux.