Pour Geoffroy Roux de Bézieux, membre du bureau exécutif du Medef, le pacte de Responsabilité et ses baisses de charges sont un coup d’épée dans l’eau en raison d’une hausse concomitante de la fiscalité sur les entreprises.
Cible des principaux syndicats, le Pacte de Responsabilité vient d’essuyer un nouveau projectile, tiré du camp qu’on n’attendait pas : le Medef. Dans une tribune publiée dans le Figaro, Geoffroy Roux de Bézieux, n°2 de l’organisation, y va franco et qualifie de « supercherie complète » ce plan qui prévoit pourtant plus de 30 milliards d’euros de baisses de charges patronales d’ici à 2017. Sauf qu’il ne s’agit, selon Bézieux, que de la poudre aux yeux quand, parallèlement, le gouvernement va alourdir « de 20 % la fiscalité sur les entreprises ».
Cet entrepreneur de 51 ans, qui avait brigué en 2012 la présidence du Medef avant de se rallier à Pierre Gattaz, dénonce ce nouveau jeu de bonneteau fiscal qui consiste à donner d’une main et reprendre de l’autre via la mise en place de la taxe carbone et le retour de l’écotaxe, la hausse des impôts locaux et la prolongation de la surtaxe intégrée à l’impôt sur les Sociétés.
Il soutient que, malgré la mise en œuvre du pacte de Responsabilité, « les chefs d’entreprise ne verront aucune différence sur leur feuille d’impôt en 2015 », ajoutant que « l’essentiel des 6 milliards de suppression ne devrait avoir lieu qu’en 2017, année de l’élection ».
En référence à la menace proférée dimanche dernier par le premier secrétaire de la CFDT qui demandait au gouvernement de geler les aides aux entreprises si le patronat ne s’engage sur aucune contrepartie, Roux de Bézieux lance, à son tour, qu’il ne « faudrait pas qu’à force de réduire le Pacte de Responsabilité, le gouvernement nous (Le Medef) pousse à en sortir ».
De son côté, le ministre du Travail François Rebsamen juge « incroyable » d’entrendre les entreprises « se plaindre, geindre et pleurnciher » alors que le gouvenrent a engagé un « effort sans précédent » en leur faveur.