Suite aux attentats de Paris commis par des terroristes agissant au nom de l’Etat Islamique, le vice-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux invite les patrons à signaler à la police les signes et comportements qui, chez leurs salariés, peuvent laisser supposer une « radicalisation religieuse ».
Sur France Info, Geoffroy Roux de Bézieux (photo), n°2 du Medef, est revenu sur les attentats de Paris et les mesures de prévention à mener dans les entreprises, premier lieu de sociabilité où les attitudes troubles peuvent être repérées. Un discours difficile à tenir en raison du risque discriminatoire qu’il comporte. Pour le Medef, il y a des signes qui peuvent révéler chez certains salariés un début de radicalisation religieuse de type islamiste : « Si quelqu’un refuse, par exemple, de travailler sous les ordres d’une femme ou de serrer la main d’une femme » a répété Geoffroy Roux de Bézieux. Auquel cas, « le devoir du chef d’entreprise, après avoir fait les remarques nécessaires, c’est de signaler à la police ce comportement ».
La fiche S
En janvier dernier, après l’attentat contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher, l’organisation présidée par Pierre Gattaz avait publié une fiche pratique à l’intention des patrons intitulée « Convictions religieuses en entreprise ». Cette brochure proposait une série de conseils et de mises en situation permettant aux employeurs de mieux gérer certaines singularités comportementales liées à des pratiques confessionnelles.
Après l’attaque commise par un livreur contre l’usine de gaz industriels Air Products en juin dernier (Isère), l’Union des industries chimiques (UIC) avait demandé au gouvernement de filtrer certaines informations sur internet, notamment sur le détail des produits dispersifs, explosifs, ou productions sensibles stockées dans les entreprises.
En l’état actuel de la législation, les entreprises n’ont aucun moyen de savoir si un salarié ou un postulant fait l’objet d’une fiche S, répertoriant les personnes susceptible de porter atteinte à la sûreté de l’Etat.