Malgré une réforme incitative en 2015, seuls 4% des salariés en congé parental sont des pères de famille.
En France, la congé parental est toujours une affaire de femmes, confirme une étude publiée mercredi par l’OCDE. Malgré les aménagements introduits par la réforme de 2015, qui portait de six mois à un an la durée du congé parental dès le premier enfant, à condition qu’il soit partagé entre les deux parents, seuls 4% des pères profitent aujourd’hui du dispositif, une proportion stable depuis une dizaine d’années. Un résultat d’autant plus médiocre que, dans le même temps, cette part a fortement progressé en Finlande ou en Belgique, deux pays dotés du même système qu’en France.
Perte de salaire
Chez nous, la durée du congé parental s’étale sur 28 semaines, bien au-dessus de la moyenne observée dans l’ensemble des Etats développés de l’OCDE (8 semaines). Une durée sans commune mesure avec celle de l’Allemagne (9 semaines), de l’Espagne (deux semaines) ou du Royaume-Uni (2 semaines), mais inférieur aux deux leaders mondiaux que sont la Corée du Sud et le Japon.
Si les pères français hésitent tant à prendre ce congé, c’est qu’ils redoutent les répercussions d’une absence prolongée sur l’évolution de leur carrière. Les raisons sont également financières : La loi française ne prévoit pas« une rémunération du salariés par l’employeur pendant la période non travaillée, sauf dispositions contraires incluses dans les conventions collectives ». C’est pourquoi l’étude suggère « des périodes plus courtes, mais mieux rémunérées », à l’exemple de ce qui se fait en Allemagne où depuis 2007 l’indemnisation des pères et des mères est proche de leur salaire.