Aujourd’hui, cette dépression nerveuse, souvent liée aux conditions de travail, est prise en charge par le régime général de la Sécurité Sociale. Un amendement déposé par l’ex-ministre Benoît Hamon vise à l’intégrer dans la catégorie des maladies professionnelles.
En arrêt pour cause de burn-out. Ce syndrome est rarement évoqué tel quel par le corps médical qui lui préfère le terme, plus généraliste, de dépression. Il s’agit pourtant d’un trouble comparable dans ses manifestations psychiques, à ceci près qu’il plonge ses racines dans un mal-être ressenti dans l’entreprise. Le burn-out est décrit comme une forme d’épuisement professionnel qui se traduit par un sentiment d’échec au travail, des difficultés de concentration, des pertes de mémoire, entraînant un déficit de motivation et un désinvestissement progressif.
D’après une estimation réalisée par le cabinet Technologia, 3,2 millions de français seraient victimes de ce syndrome décrit par le psychiatre Herbert Freudenberger dès 1974. Cette affection, englobée dans le concept global de dépression, est prise en charge par la caisse générale de la Sécurité Sociale et non par sa branche professionnelle, parce qu’il est difficile d’identifier avec exactitude les causes de la maladie, et d’en établir les liens avec le monde du travail. C’est ce que souhaite changer Benoît Hamon. L’ancien ministre chargé de l’Economie solidaire est à l’origine de trois amendements qu’il souhaite introduire dans le projet de loi sur le dialogue social. Tous visent à faire reconnaître le burn-out comme une des 98 maladies professionnelles reconnues comme telles par la Sécurité sociale, un tableau qui n’inclut, pour l’instant, aucun trouble d’ordre psychique.
Si cette nouvelle qualification était validée par les députés, le burn-out serait donc pris en charge par les cotisations versées par les entreprises à la Sécurité sociale, et non plus par les seules contributions salariales.