Plus exposés que les autres au risque du chômage, les salariés français de plus de 55 ans peinent à s’épanouir dans l’entreprise où ils se sentent, en général, peu valorisés.
Comment se sentent les quinquas dans l’entreprise ? Un sondage Ipsos réalisé pour Edenred confirme le mal-être des seniors français dans leur cadre professionnel, par rapport à leurs homologues européens. Parmi ceux qui ont atteint ou dépassé 55 ans, seuls 39% se disent « souvent » heureux au travail. C’est beaucoup moins qu’au Pays-Bas (71%), moins qu’en Suède également (54%) et inférieur au taux atteint en Allemagne pour la même tranche d’âge (49%).
La peur du chômage
D’où vient le mal-être français ? L’état du marché du travail d’abord qui bloque la mobilité des quinquas. Plus exposés que les autres au chômage de longue durée (le taux de chômage des plus de 58 ans atteint désormais 7%, contre 4,1% en 2008) beaucoup de ces salariés en poste, pourtant expérimentés, se sentent insuffisamment armés pour tenter l’aventure d’une reconversion qui, dans un monde idéal, leur permettrait de rebondir ailleurs et d’ouvrir de nouvelles portes. Alors, faute de perspectives, ils s’accrochent à leur poste, parfois par défaut.
Le problème c’est qu’à l’intérieur de l’entreprise, leurs perspectives d’évolution sont minces : 61% estiment que leur employeur ne les considère pas assez, et les prive d’une formation solde capable d’élargir leur champs de compétences. Ils pointent également des carences dans la transmission des savoir-faire.
D’après l’Insee, le taux d’accès est d’un tiers pour les personnes de plus de 55 ans, alors qu’il monte à deux-tiers pour les jeunes de 25 à 34 ans.
Sans doute plus sensibles que leurs jeunes collègues aux conditions de travail, les seniors portent, dans leur majorité, un jugement négatif sur la qualité de vie qui leur proposée dans l’entreprise.
Enfin, les employeurs les appréhendent sous l’angle, souvent réducteur, de la compétitivité et doutent de leurs réelles capacités à mesurer les nouveaux enjeux et à ma^triser les nouveaux outils, les méthodes modernes: d’après l’Institut Montaigne, les employeurs français jugent en effet toujours «la population des seniors plus coûteuse pour une entreprise et potentiellement moins adaptée aux évolutions technologique». Des préjugés dont ces salariés ont conscience et qu’ils ressentent durement.