Pour la moitié des salariés, elle est peu productive et aboutit très rarement à des prises de décision concrètes et utiles, en dépit du temps qu’ils y passent : jusqu’à 4 à 5 heures par semaine.
Le pure formalisme de la réunion à la française, qui traîne souvent en longueur pour des clopinettes, est-elle une perte de temps dommageable pour l’entreprise ? C’est ce que semble considérer en tout cas une frange importante des salariés interrogés par le cabinet Empreinte Humaine, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux et la qualité de vie au travail. Près de la moitié (48%) juge l’exercice peu productif et 18% regrettent qu’il n’y ait « pas d’ordre du jour ou d’objectif clairement défini ». Sans finalité précise, la réunion ouvre un vide que ses participants tentent de combler par des dérivatifs : 44% des personnes interrogées reconnaissent utiliser leur smartphone ou leur ordinateur « pour faire autre chose », 57% disent consulter leurs e-mails et 43% vont jusqu’à en envoyer.
Pas de décision
40% profitent de ce temps d’attente pour reprendre un dossier et le travailler, 22 disent consulter internet et 46% affirment « prendre des notes » sur ce qui se dit.
Le plus inquiétant dans ce bilan, c’est que 26% des salariés se sentent inutiles en réunion et n’y « voient pas la nécessité de leur présence ». Une très forte majorité d’entre eux (75%) déclarent pourtant ne pas avoir la possibilité de déroger à cette règle qui leur prend beaucoup de temps : 4,5 heures en moyenne, soit 3,4 semaines à l’année, et plus du double pour les travailleurs cadre (6,2 semaines).
L’étude indique également que « seule une réunion sur quatre aboutit la plupart du temps à une prise de décision ».