L’Institut français d’opinion publique (Ifop) a mené une enquête auprès de nombreux salariés pour évaluer la place du handicap et des personnes handicapées dans la perception des principaux acteurs du monde de l’entreprise : ses employés.
L’Ifop a récemment publié une enquête sur la perception du handicap dans l’entreprise.
En interrogeant de nombreux employés sur les difficultés que pourraient rencontrer des personnes handicapés si elles devaient travailler dans leur entreprise, les chercheurs ont pu établir une hiérarchie du handicap telle qu’il est perçu dans le monde du travail.
C’est la cécité qui occupe la première place de ce “classement” puisque 59% des personnes interrogés ont répondu qu’une personne non voyante aurait des difficultés « très importantes » à travailler dans leur entreprise et qu’une autre large proportion : 26%, ont indiqué qu’une personne aveugle rencontrerait des difficultés « assez importantes ». Pour 85% des employés, une personne non voyante aurait donc des difficultés importantes (“très” et “assez”) à travailler dans leur entreprise !!
Maladie mentale et troubles mentaux arrivent ensuite. D’après les participants à l’enquête, les personnes qui en souffrent rencontreraient à peu près le même niveau de difficulté que les non voyants. Les sondés sont en effet 84% à considérer qu’une personne souffrant de maladie mentale ferait face à des difficultés importantes pour travailler dans la même société qu’eux (52% très importantes, 32% assez importantes). Ils sont 82% à le penser (47% très importantes, 35% assez importantes) quand on les interroge sur les personnes affectées de troubles mentaux.
Les handicapés qui selon les participants à l’étude rencontreraient ensuite le plus de difficultés pour travailler dans la même entreprise qu’eux sont ensuite les personnes en fauteuil roulant (67% dont 41% très importantes, 26% assez importantes), celles qui souffrent de dépression (64% dont 23% très importantes, 41% assez importantes) et les amputés d’un membre (58% dont 28% très importantes, 30% assez importantes).
2. Des différences de perception du handicap
L’étude rappelle une fois de plus que la perception du handicap – et l’impact qu’on veut bien lui attribuer sur la capacité des personnes qui le subisse à s’adapter – évolue selon que l’on côtoie ou non des personnes handicapées.
Ainsi, si on sépare les participants de l’étude en deux groupes : d’un côté ceux qui travaillent avec des handicapés et de l’autre ceux qui n’en croisent pas au travail, on constate quelques différences de perception.
En effet si on compare le pourcentage de salariés ayant répondu qu’une personne souffrant d’un handicap ou d’un autre rencontrerait « des difficultés très importantes si elle devait travailler dans (leur) entreprise », on constate qu’il bien plus élevé chez ceux dont l’entreprise n’accueille aucun handicapé : entre 17% et 23% pour les handicaps considérés comme “majeurs” du point de vue de la perception des employés eux-mêmes.
On notera les valeurs les plus élevées de surestimation de l’impact du handicap : +23% pour les personnes en fauteuil roulant ou souffrant de maladie mentale et +22% pour les non-voyants.
Pourtant, malgré cette surestimation de l’impact du handicap, l’étude révèle qu’un nombre important d’employés considèrent qu’une personne handicapée pourrait tout à fait accomplir leur travail.
51% des salariés interrogés par l’Ifop disent ainsi qu’un employé souffrant de maladie chronique invalidante pour certainement ou probablement faire leur travail.
Pour les handicapés moteur-physique, ils sont 50% à le penser et encore 44% en ce qui concerne les personnes souffrant de handicap sensoriel (cécité, surdité notamment).