D’après un baromètre du Cegos, la dépression a fait des ravages dans les entreprises en raison d’une dégradation progressive des conditions de travail et de l’omniprésence du stress.
Les salariés français sont-ils plus fragiles que la moyenne ou est-ce l’époque qui les plonge dans un spleen insondable ?
D’après une étude du Cegos, 25% d’entre-eux affirment avoir traversé une phase dépressive au cours de leur carrière. Certains parlent même de burn out, ce blocage psychologique lié à un état de stress chronique qui débouche, dans l’entreprise, sur un sentiment de dévalorisation de soi-même et une démobilisation professionnelle.
Le stress est mauvais pour la santé
Comment expliquer cette épidémie du mal-être ? L’époque, on s’en doute, n’y est pas pour rien, avec les crises économiques qu’elle charrie avec elle, et les nouveaux rythmes que les nouvelles technologies imposent aux salariés, et même aux managers. L’américanisation des méthodes, des notions et des mots, sans doute peu adaptée à la psychologie française, aggrave sans doute la désorientation des moins infaillibles. Surtout, les travailleurs subissent depuis sept ans les incertitudes sociales engendrées par l’absence de croissance qui bouche l’horizon de leurs perspectives, tant personnelles que professionnelles : précariat, salaire gelé, conjoncture négative, menace du chômage, crainte du déclassement, impuissance publique, et déficit du modèle de solidarité nationale qui fait vaciller sur sa base jusqu’au système des retraites. Ce mauvais climat se répercute dans tous les milieux de la vie active.
D’après le Cegos, 42% des salariés ont ressenti, ces dernières années, une dégradation des conditions de travail. Ils ne sont pas les seuls : 50% de leurs supérieurs constatent la même chose. Sentiment également partagé par 34% des directeurs et responsables des resssources humaines. En cause : le stress et les dommages collatéraux qu’il fait subir à l’esprit et au corps.
61% des personnes interrogées disent subir un état de stress quasi permament (56% des salariés, 73% des managers). 78% estiment que ce malaise psychique un impact négatif sur leur santé.