D’après un sondage Viavoice commandé par la CGT, un cadre sur cinq travaillerait, en moyenne, 50 heures par semaine, dans un climat de stress toujours plus pesant.
La CGT mène une opération ce mercredi au pied des tours du quartier d’affaires La Défense à Paris, pour défendre les intérêts des cadres, confrontés à une dégradation de leurs conditions de travail. En amont, l’Ugict (Union des cadres CGT) a commandé une enquête auprès de Viavoice qui semble confirmer ce malaise général.
Peu d’écoute en entreprise
A peine plus de la moitié des cadres interrogés (52%) considèrent que leur rémunération ne correspond pas à leurs responsabilité au sein de l’entreprise, ni à leur niveau de qualification. Surtout, une majorité (54%) estime que leur paye ne compense pas suffisamment le volume croissant de leur charge de travail, et 51% se plaignent de ne pas être payés à hauteur de leur ambition, ni de leur implication. La grogne semble porter notamment sur l’amplitude des horaires: un cadre sur cinq déclare travailler 50 heures en moyenne chaque semaine , ce qui les contraint à rogner sur leur temps de vie personnelle. 58% disent souffrir de ce déséquilibre, et 75% affirment transmettre des mails ou passer des appels téléphoniques, dehors de leur agenda professionnel. Pire : 56% travaillent « parfois » sur des dossiers pendant leurs congés ou le week-end.
Plus de 60% estiment que leur charge de travail est alourdie par l’abondance des outils numériques qui les empêchent de décrocher complètement de leur boulot.
Ce malaise généralisé provient également des méthodes managériales qui, aux yeux d’une majorité de cadres, ne privilégient pas suffisamment le partage des tâches et l’écoute. Plus de 60% d’entre eux jugent que ces pratiques managériales se sont dégradées (12 % pensent le contraire).
Pour l’Ugict, « des droits nouveaux “de refus et de proposition alternative” pourraient remédier à ces blocages et servir d’alerte pour les directions ».