Tant en Allemagne qu’en France, les salaires ont progressé moins vite que les prix révèle aujourd’hui une étude publiée par l’Insee. Pourtant le salaire brut de base distribué dans les entreprises semble avoir augmenté plus vite en 2011 qu’en 2010.
Il y a le salaire de base mensuel, qui augmente ou non en fonction de l’inflation. Et puis il y a la valeur de ce même salaire par rapport à la courbe d’augmentation générale des prix.
Hausse générale des prix
Si l’on se réfère à la première catégorie, le montant du salaire nominal français a augmenté un peu plus vite en 2011 que son homologue allemand, soit +2,2% contre 2,1%. En France comme en Allemagne, le « regain d’inflation » qui s’est manifesté « depuis le quatrième trimestre 2010 » semble avoir entraîné les salaires dans un spirale positive. Précision : ces chiffres obtenus par l’Insee ne prennent pas en compte le versement des primes dont le montant a d’ailleurs été limité outre-Rhin en 2011, contrairement à l’année précédente.
De la même façon, l’Insee n’intègre pas dans ses statistiques la rémunération des heures supplémentaires en France.
Salaires: négociations gelées
Voilà pour les résultats secs : mais l’Insee va davantage dans le détail en évaluant le salaire de base par rapport à l’augmentation générale des prix. Vu sous cet angle, le bilan s’avère complètement différent.
Et pour cause le niveau des salaires ne suit pas : il a diminué de 0,1 % en France et de 0,4 % en Allemagne après respectivement + 0,1 % et + 0,6 % pour les deux voisins européens en 2010.
Ce qui contribue aussi à « bloquer» les salaires, c’est la mauvaise situation de l’emploi et le niveau élevé du chômage qui gèle les négociations salariales dans les entreprises, souligne l’Institut national de la statistique et des études économiques.
La hausse a été plus marquée dans l’industrie manufacturière (+ 2,5 % en euros courants, sans tenir compte de l’inflation) et le commerce alimentaire (+ 2,6 %).