Après cinq ans de crise, le niveau d’absentéisme dans les entreprises, qui s’était pourtant tassé dernièrement, est reparti en forte hausse sur les douze derniers mois.
+ 18% : c’est le niveau de progression des salariés absents au travail entre 2012 et 2013. La hausse est d’autant plus spectaculaire qu’elle fait suite à trois années de baisse consécutive, indique le cabinet conseil Alma Consulting Group, auteur de l’étude auprès d’un panel de 323 entreprises du secteur privé. Le nombre moyen de jours d’absence par an grimpe ainsi à près de 17 jours, contre 14 en 2011.
Après la mobilisation, la lassitude dans les entreprises
Que s’est-il passé ? Selon les auteurs de l’étude, c’est la persistance de la crise qui finit par avoir raison de la santé des salariés, confrontés à une mauvaise conjoncture depuis 2008. Pendant les trois premières années, un réflexe de solidarité a prévalu dans les entreprises afin de traverser cette passe difficile, quitte à faire de sacrifices. Mais depuis un an, cet esprit de résistance a laissé la place à un sentiment de lassitude qui transparaît nettement dans la multiplication des arrêts maladie.
C’est notamment le cas dans le secteur des services où les jours d’absence sont passés de 8 à 20, surtout dans les métiers de la banque et des assurances. Les salariés ont mieux résisté dans la santé, la construction, le transport et le commerce. Les ouvriers de l’industrie ont davantage soufferts.
Autre signe révélateur : les cadres, réputés pour leur assiduité, ont posé plus de jours d’absence en 2012, de même que les agents de maîtrise et les techniciens.
La hausse de l’absentéisme a un coût pour les entreprises : selon Alma Consulting Group, il s’élève à 7 milliards d’euros.