Le jour de carence dans le secteur public supprimait la prise en charge du premier jour d’arrêt maladie. Le gouvernement veut revenir sur cette disposition de l’équipe précédente. 5 millions de personnes sont concernées.
« Injuste, inutile, inefficace et humiliant » : voilà par quels adjectifs la ministre de la Fonction Publique Marylise Lebranchu a qualifié le fameux jour de carence, si impopulaire chez les fonctionnaires.
C’est l’équipe gouvernementale précédente qui avait étendu au secteur public cette mesure, déjà en vigueur dans les entreprises privées à un stade pourtant bien plus sévère (le délai de carence y est de trois jours, bientôt quatre !).
L’objectif était de lutter contre l’absentéisme en entreprise et de décourager les abus. L’intérêt économique était moindre : la mesure n’a rapporté que 60 millions d’euros dans les caisses de l’Etat, auxquels s’ajoutent 70 millions d’euros pour les hôpitaux publics, secteur marqué par un fort absentéisme.
Ce délai d’un jour va donc être supprimé pour les fonctionnaires, mais il devrait être maintenu, dans ses modalités actuelles, dans le secteur privé : le délai de trois jours s’applique à chaque arrêt maladie sauf dans les cas où la reprise d’activité entre deux arrêts, ne dépasse pas 48 heures, ce qui traduit une maladie de longue durée.
Depuis le départ, les syndicats de fonctionnaires dénoncent l’iniquité du jour de carence dans le secteur public, estimant que les entreprises du secteur privé assurent, en pratique, la prise en charge du premier jour de congé maladie.
5,2 millions de fonctionnaires sont concernés. Cette abrogation prend la forme d’une compensation alors que le gouvernement a décrété un nouvel gel des rémunérations des fonctionnaires d’Etat en 2013.