C’est le constat tiré par une étude de Sapio Resarch sur la juste utilisation du temps de travail.
Est-ce un problème de mentalité, de méthodologie, de culture ou un mauvais usage du management ? A en croire les résultats de l’étude menée par le cabinet Sapio Research pour une société éditrice d’un outil de gestion en équipe (Asana), les salariés français perdraient beaucoup plus de temps au travail que leurs homologues australiens, allemands, japonais, néo-zélandais, américains ou britanniques.
Dans cette enquête, qui s’emploie à décrypter les mauvaises habitudes nuisibles à la productivité en entreprise, les auteurs mettent en avant une notion qu’ils baptisent le « work about work », ces longues heures passées à des tâches formalistes, organisationnelles et des process à n’en plus finir dont le cumul quotidien, hebdomadaire, mensuel et annuel finit par mordre sur les missions réelles vendues au client et créatrices de valeur.
D’après Sapio research, les français gâchent 66% de leur temps de travail dans « des tâches de coordination ». A quoi s’ajoutent 13 % dédiés à de la « planification stratégique et de l’analyse prospective ». Faites le calcul, il ne resterait que 21 % d’ « espaces » pour le travail dit qualifié, c’est-à-dire celui pour lequel l’employé a été initialement embauché.
En ligne de mire, la multiplicité et la longueur de réunions inutiles qui se sont parfois inopportunément substituées aux échanges informels en physique, notamment lors des phases de télétravail imposées par la crise sanitaire de 2020, : ces points d’équipes, jugés « superflus » auraient fait perdre quelques 160 heures de productivité aux salariés français l’an dernier.
L’étude pointe aussi une autre tare, les « doublons », ces mêmes tâches effectuées deux, trois, quatre fois par autant de collaborateurs différents, conséquences d’un « manque de clarté sur les rôles et les responsabilités de chacun ». Le chiffre fait peur : les français passeraient, chaque semaine, 4 h et 58 minutes à remplir des missions…déjà effectuées par des collègues.
Ces vides ou ces « trop-plein de vides » pèseraient lourdement sur le confort au travail et expliquent en partie la réalisation d’heures supplémentaires plus ou moins contraintes. Avec une conséquence : « 82 % des salariés disent avoir des difficultés à se déconnecter du travail et 70 % ont déclarent avoir subi au moins un épisode de burn-out en 2020 » souligne encore l’étude.