Plus personne n’en parlait. Mais le premier ministre Manuel Valls a remis le couvert ce matin dans un entretien accordé à L’Obs : il juge intéressante la piste d’un contrat unique qui supplanterait les actuels CDD et CDI.
Si le Medef l’a toujours sous le coude, plus grand monde, dans la classe politique, n’évoquait l’hypothèse d’un contrat de travail unique. Nicolas Sarkozy en avait assez longuement parlé…avant son élection en 2007 mais le projet a vite fait chou blanc, balayé par la crise de 2008. Six ans plus tard, ces mots reviennent comme un boomerang dans la bouche du premier ministre (de gauche) Manuel Valls. Annonçant vouloir s’attaquer « aux inégalités importantes sur le marché de l’emploi, entre d’une part les salariés très protégés en CDI et d’autre part les salariés très précaires en CDD et en intérim » (source : l’Obs), le chef du gouvernement, reprenant une proposition du prix Nobel d’Economie français Jean Tirole, juge intéressant le projet d’un contrat de travail unique pour répondre aux inquiétudes des entreprises qui « ne veulent pas embaucher en raison du coût trop élevé du licenciement, notamment parce que l’incertitude juridique est trop forte ». Ce nouveau dispositif, tel qu’il fut esquissé il y a quelques années, se présenterait donc comme un « mix » des contrats existants débarrassés de certaines des dispositions juridiques encadrant le licenciement. Il s’agirait d’un contrat à durée indéterminée mais à droits progressifs pour le salarié, dont la protection augmenterait donc au fil du temps.
S’il se dit favorable à l’idée, Manuel Valls n’est pas rentré dans tous ces détails, mais évoque plus volontiers un projet visant, en accord avec les partenaires sociaux, à « rendre la justice prudhommale plus rapide et plus efficace ».