75% des recrutements réalisés en 2011 l’ont été sous la forme d’un contrat à durée déterminée (CDD). Les fins de CDD constituent aujourd’hui le premier motif des sorties d’emploi.
En temps de crise, le CDD reste la variable d’ajustement idéale pour les patrons en manque de visibilité, surtout dans les PME d’ailleurs (+ de 50 salariés). Une tendance que vient confirmer la dernière étude conduite par le Ministère du Travail : elle indique qu’en 2011, près de trois-quarts des recrutements réalisés se sont traduits par des signatures de contrats à durée déterminée, surtout dans le secteur tertiaire (78,9%) et l’industrie (63,7%), moins dans le BTP (53,3%) toujours en quête de main d’œuvre disponible.
Fin de CDD dans sept cas sur dix
Dès lors, il n’est guère étonnant de constater qu’aujourd’hui la fin de CDD (six mois en moyenne en 2011 selon la Dares) constitue, bien plus que les licenciements, le premier motif conduisant à la sortie d’emploi (dans sept cas sur dix).
Bien évidemment, ca travail temporaire est à l’origine d’un turn over important dans les entreprises, surtout dans le domaine de l édition et de l’audiovisuel, mais aussi du spectacle et même dans l’hôtellerie et la restauration. Il est, semble-t-il, plus facile de décrocher un CDI dans les métiers liés à l’informatique.
Vers un contrat de travail unique ?
Ce règne presque sans partage des contrats temporaires relance le débat portant sur la création d’un contrat de travail unique qui cumulerait les avantages du CDI et du CDD, idée abandonnée par les candidats de la dernière élection présidentielle.
Ce nouveau contrat de travail offrirait une durée indéterminée en contrepartie d’un gain de flexibilité pour les patrons, notamment en matière de licenciement. Surtout, il proposerait un système de droits progressifs : le salarié capitaliserait ainsi un certain nombre de droits sociaux au fil du temps.
En mai dernier, un rapport réalisé par la Commission de Bruxelles pour relancer le marché du travail en UE, pointait le manque de flexibilité de l’actuel contrat de travail à la française.
En France, les chances d’évoluer d’un CDD vers un CDI sont tombées à 12,8% en 2010 (elles étaient de 45% en 1995).