La hausse continue du chômage sous l’ère Hollande signe aussi l’échec du contrat de génération, ce dispositif phare qui devait répondre aux difficultés d’emplois des jeunes et des seniors.
En février dernier, Pôle Emploi a enregistré 31 500 inscriptions supplémentaires (+0,3%) dans la catégorie A, la plus critique puisqu’elle regroupe les chômeurs sans aucune activité. Tels sont les derniers chiffres livrés par le ministère du Travail, à J-4 du second tour des municipales qui s’annonce comme une claque sévère pour la gauche après la première bourrasque électorale du 23 mars dernier.
Ce bilan est d’autant plus implacable qu’il achève de surligner la faillite de l’objectif présidentiel d’enrayer la courbe du chômage, d’abord fin 2013, puis tout au long de l’année 2014. La situation des seniors, les plus touchés par le chômage de longue durée, est particulièrement lourde : les statistiques les concernant font état d’une hausse des inscriptions de +12,1% sur un an (+1,3% sur le seul mois de février). Même le chômage des jeunes de moins de 25 ans, qui s’orientait en légère baisse depuis un an (-1,5%), est reparti à la hausse le mois dernier (+0,3%).
Effet d’aubaine dans les entreprises ?
Cet échec cinglant signe, entre autres, celui des contrats aidés, sur lesquels François Hollande comptait pour compenser la crise du marché du travail. Son contrat de génération, présenté comme l’un des mesures phares de son programme électoral, devait aussi agir contre le chômage des quinquagénaires en liant leur emploi à l’embauche d’un jeune en CDI, au sein de la même entreprise, moyennant le versement de subventions de 4 000 euros pendant trois ans.
Lancé il y a un peu plus d’un an, ce dispositif n’a jamais décollé. La preuve par les chiffres : seuls 20 000 de ces contrats ont été signés sur les douze derniers mois, alors que l’objectif initial était d’atteindre les 75 000. A tel point que le gouvernement a dû étendre le contrat de génération aux moins de trente ans, et se résoudre à en faire publicité dans un kit adressé aux chefs d’entreprise qui souhaitent céder leur activité.
En fait, comble du paradoxe, le contrat de génération constituerait, malgré les primes qu’il prévoit, un frein l’emploi en raison de ses modalités mêmes : il n’existe qu’en CDI et jamais les employeurs n’ont aussi peu embauché sous ce type de contrat (9 recrutements sur 10 se font aujourd’hui en CDD). Un constat qui rejoint la critique émise pendant les primaires socialistes par Martine Aubry, alors adversaire de François Hollande, considérant que le contrat de génération ne « marcherait pas » et ne créerait qu’un « effet d’aubaine pour les entreprises », peu favorable à la création d’emploi.