30% des entreprises seraient concernées par la fraude (détournement d’actifs, fraude comptable et corruption). C’est ce que révèle une enquête de PricewaterhouseCoopers qui détaille également les motivations des fraudeurs et leurs profils.
Au deuxième semestre 2009, PricewaterhouseCoopers (PwC) a interrogé les entreprises sur les fraudes dont elles ont pu être victimes au cours des douze derniers mois.
Il ressort de l’enquête que 30% des entreprises du monde la subissent (29% des entreprises françaises interrogées) et que leur taille est un facteur important du risque d’exposition : 15% des entreprises de moins de 200 salariés se déclarent victimes contre près de la moitié (46%) de celles de plus de 100 salariés (26% pour les entreprises de 200 à 1000 salariés).
Il s’agit principalement de détournement d’actifs et dans une moindre mesure de fraude comptable et de corruption.
Le cabinet d’Audit indique que « 40 % des entreprises dans le monde considèrent que la crise économique (a créé) un climat propice à l’augmentation du risque de fraude » et classe les facteurs de pression à l’origine d’une fraude dans l’ordre suivant :
– Objectifs plus difficiles à atteindre
– Peur de perdre son emploi
– Volonté de réaliser son objectif afin de toucher son bonus
– Volonté du senior management (la direction) de publier des chiffres conformes aux attentes
– Frustration liée au non paiement de bonus
– Maintien du soutien des banques subordonné à la réalisation d’une certaine performance financière
– Conviction que les concurrents remportent des marchés en se livrant à des actes de corruption
PricewaterhouseCoopers en conclut que « la fraude est vue comme un moyen permettant non seulement d’atteindre les objectifs, qu’ils soient individuels ou globaux, mais aussi de sécuriser les primes et autres éléments variables des rémunérations indexées aux performances de l’entreprise. C’est pourquoi nous considérons que ces dernières devraient faire preuve de plus de réalisme dans la définition de leurs objectifs en temps de crise ».
2. Fraudeurs et détection de la fraude
Dans 42% des cas, le fraudeur est un employé. Cette proportion est en légère baisse par rapport à la dernière enquête de PwC sur le sujet (réalisé en 2007 et portant sur 24 mois) dans laquelle ils comptaient pour 48% des fraudes.
Le Middle Management est lui aussi incriminé dans 42% des cas avérés de fraudes. Une proportion en forte hausse par rapport à l’enquête de 2007 qui n’établissait la responsabilité de cette catégorie qu’à 26% (soit une hausse de 61,5%).
Les fraudeurs ne se recruteraient parmi la direction, ou Senior management, que dans 14% des cas (contre 26% dans l’enquête de 2007).
Quant à la détection de la fraude, elle ne serait à mettre au crédit d’audits internes que dans 14% des cas.
Le “risk management” (programmes de prévention du risque) tout seul ne faire guère mieux : 17% des fraudes détectées.
D’après PwC, c’est l’esprit d’entreprise qui permet de révéler le plus de fraude, soit les informations communiquées par les salariés eux-mêmes.