Aux-Etats-Unis, le patron d’un géant des assurances santé a décidé d’augmenter de 11 à 33% ses employés les moins bien payés, afin de se conformer aux théories de l’économiste français Thomas Piketty.
Augmenter les bas salaires et créer un impôt mondial sur le capital pour réduire les inégalités de revenus engendrées par le capitalisme sauvage. C’est l’un des thèses avancées par le français Thomas Piketty dans son best seller « Le Capital au XXIème siècle ». Aux Etats-Unis, où l’ouvrage a cartonné, un patron a tenté de surfer sur cette bulle Piketty, prenant au mot les préceptes économiques énoncés par le français.
L’émule en question s’appelle Mark Bertolini, PDG d’une grosse société américaine spécialisée dans les assurances-santé (48 000 salariés). L’homme a récemment lu « Le Capital du XXIème » et a, semble-t-il, été convaincu par la prose du professeur parisien, lauréat du prix Yrjö Jahnsson en 2013. Après avoir encouragé ses collaborateurs à se plonger dans Piketty, Mark Bertolini a, de son côté, souhaité passer de la théorie à la pratique en augmentant les salaires de ses employés du bas de l’échelle. 12% du personnel d’Aetna sont concernés : leur gratification sera comprise entre 11 et 33%, faisant passer leur salaire horaire de 12 à 16 dollars (pour info, le smic horaire américain est de 7,25 dollars).
Cette stratégie salariale, Mark Bertolini la définit, dans le Wall Street Journal, comme « un nouveau pacte social », puis ‘interrogeant : « Pourquoi les entreprises privées n’imagineraient pas des solutions innovantes pour améliorer les choses ? ».