Un député UMP propose d’introduire dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale des stages obligatoires en entreprise. Il est soutenu par des élus de gauche.
10% des députés français ont travaillé suffisamment longtemps en entreprise pour bien connaître le monde professionnel. C’est le bilan assez alarmiste d’une étude publiée en mai dernier par l’association Entreprise et Progrès. A l’époque, son président Denis Terrien soutenait, à l’appui de ces chiffres et en pesant ses mots, que les « députés seraient plus en confiance pour légiférer s’ils connaissaient mieux le monde de l’entreprise ». Il n’a sans doute pas tort. Régulièrement, des textes ayant trait au droit du travail ou à la fiscalité des entreprises tombent sous la loupe des députés français. En mesurent-ils vraiment les enjeux ?
Denis Terrien dénonçait, par la même occasion, le « décalage » entre les textes réglementaires votés à Paris et les aspirations des chefs d’entreprise soumis, au quotidien, à un « Code du Travail inadapté au monde d’aujourd’hui ».
Mieux connaître l’entreprise
Ces paroles ont eu un écho jusque dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Elles ont notamment parlé aux oreilles du député UMP Jean-Charles Taugourdeau, élu de Maine-et-Loire, qui fut aussi chef d’entreprise pendant trente ans. Ce parlementaire, également maire d’une petite commune d’Anjou, vient de déposer un projet de résolution visant à rendre obligatoires des stages de « dix jours minimum » pour chaque député. Ces derniers seraient ainsi invité à suivre, d’abord chez un artisan, puis dans une PME et enfin dans une grande entreprise, « le quotidien des patrons et de leurs salariés, afin d’acquérir une meilleure connaissance du milieu ».
Cette résolution, signée par 22 autres élus UMP et UDI, serait soutenue par certains élus de gauche.